Aborder sereinement la rentrée en spécialité SVT de terminale
/B_nb_commentaires>
Vous avez choisi de poursuivre la spécialité SVT en terminale : toutes nos félicitations ! Cet article a pour objectif de vous donner quelques conseils pour entretenir et/ou consolider ce que vous avez vu cette année en spécialité SVT de première dans le domaine de la génétique. En effet, cette partie fera l’objet d’un approfondissement important en terminale, avec de nombreuses notions à construire et des chapitres denses, au point de devenir parfois une source de difficulté pour les élèves. Il est donc particulièrement utile de réactiver de temps en temps (au fil de l’été !) les acquis de génétique de la classe de première pour être prêt à aborder, le moment venu, avec votre futur(e) professeur(e), les notions propres au programme de terminale.
Avant toute chose, nous vous invitons, avant la rentrée, à relire de manière approfondie les chapitres suivants, qui mobilisent à des degrés divers des notions de génétique :
- Les divisions cellulaires des eucaryotes (mitose versus méiose)
- La réplication de l’ADN
- L’expression du patrimoine génétique
- Mutations de l’ADN et variabilité génétique
- Mutations et santé (exemple de la mucoviscidose)
- Variation génétique bactérienne et résistance aux antibiotiques
Une fois cette relecture effectuée, nous vous proposons les entrainements suivants :
1. Retravailler les écritures des génotypes des organismes diploïdes et de leurs gamètes et, ce faisant, réviser la méiose.
Pour rappel, un génotype se note en utilisant des écritures normées :
- De préférence entre parenthèses.
- Conventionnellement, si l’objet d’étude est diploïde, on le symbolise par une double barre, chaque barre matérialisant un chromosome homologue. On note alors, respectivement au-dessus et en dessous de la double barre, ce qu’il y a comme allèle sur chaque chromosome de la paire de chromosomes homologues porteuse du gène. Par contre, si l’objet d’étude est un gamète, on le symbolise par une seule barre : en effet, les gamètes sont des cellules haploïdes, issues de la méiose, qui ne possèdent plus qu’un seul exemplaire de chaque chromosome (et, par conséquent, n’ont plus qu’un seul allèle de chaque gène).
Exemple d’un individu hétérozygote pour un gène A : son génotype s’écrit (a+//a). Il produit lors de la méiose deux sortes de gamètes, dont les génotypes sont (/a+) ou (/a). - À noter que d’autres écritures conventionnelles peuvent être rencontrées. Certains ouvrages utilisent une unique barre pour représenter l’objet d’étude diploïde : ce qu’il y a en vis-à-vis de cette barre matérialise bien les deux allèles portés par la paire de chromosomes homologues. Dans ce cas, la barre ne représentant pas un chromosome, on n’a recours à aucune barre pour écrire le génotype de l’entité haploïde.
Exemple d’un individu hétérozygote pour un gène A : son génotype s’écrit (a+/a). Il produit lors de la méiose deux sortes de gamètes, dont les génotypes sont (a+) ou (a).
Pour s’enhardir avec les écritures de génotypes, il est très intéressant de s’exercer sur des cas concrets :
Entrainement n°1 : Etonnantes drosophiles
Chez la drosophile, le gène Cy (curly) est situé sur le chromosome 2, dont un fragment est susceptible de s’inverser. L’inversion peut couper le gène Cy qui ainsi remanié donne l’allèle muté Cy1.
À l’aide du document proposé, prévoir les proportions génotypiques et phénotypiques des descendants dans une population issue de la reproduction entre deux drosophiles hétérozygotes pour le gène Cy. |
DOCUMENT : Expression des allèles du gène Cy (curly)
Source : bac S 2018 Amérique du sud
Aide à la résolution :
- Déterminer les gamètes (génotypes et proportions) produits par chaque géniteur lors de la méiose. Vous pouvez vous appuyer sur un schéma d’anaphase 1 de méiose en vous limitant à la paire de chromosomes n°2 ;
- Prévoir, en construisant un tableau de rencontre des gamètes, les génotypes possibles des descendants et leurs proportions ;
- En déduire la composition phénotypique de la descendance.
Entrainement n°2 : Chez les cochons
Chez le porc d’élevage, on étudie le gène N responsable d’une sensibilité accrue au stress. Ce gène existe sous deux formes : allèles N et n.
À partir de la comparaison des deux croisements (N/N) x (n/n) et (N/n) x (N/n), déterminer quel est le croisement le plus judicieux pour obtenir des individus peu sensibles au stress et produisant une viande de très bonne qualité. |
DOCUMENT : Effets du stress chez le porc d’élevage
Le stress peut être facilement fatal aux porcs d’élevage. Un gène à l’origine de cette sensibilité a été identifié ; il existe sous deux formes : l’allèle n et l’allèle N. Ce gène influence également la qualité de la viande.
Source : bac S 2008 Amérique du nord
Aide à la résolution :
- Déterminer, pour chacun des deux croisements, les gamètes (génotypes et proportions) produits par chaque géniteur lors de la méiose ;
- Prévoir, pour chacun des croisements, en construisant si nécessaire un tableau de rencontre des gamètes, les génotypes possibles des descendants et leurs proportions ;
- En déduire, pour chacun des deux croisements, la composition phénotypique de la descendance ;
- Confronter les deux simulations pour identifier le croisement le plus judicieux.
2. Retravailler (un peu) les modalités et les attendus de l’épreuve écrite
L’épreuve écrite de spécialité SVT est décrite dans ce BO. Dans la logique du cycle terminal, il arrive que des sujets proposés à l’écrit du bac en terminale reposent (au moins en partie) sur des notions vues en première. Dans la banque d’annales de sujets de bac proposés sur le site SVT de l’académie de Besançon, deux sujets ont retenu notre attention :
- un exercice type 1 (rédaction d’un texte argumenté répondant à une question scientifique) intitulé : Bactéries et résistance à un antibiotique
- un exercice type 2 (développement d’ un raisonnement scientifique pour résoudre un problème) sur la mucoviscidose.
Cette sélection d’exercices fournit l’occasion de remobiliser des notions vues en première tout en travaillant sur les attendus de l’épreuve écrite de spécialité au baccalauréat. Sans chercher à rédiger la réponse de manière exhaustive pour chaque exercice, nous vous suggérons de les travailler de la manière suivante :
- pour l’exercice type 1 sur l’antibiorésistance :
Distinguer, en complétant par exemple le tableau suivant (une sorte de brouillon de réponse), ce qui relève de notions et ce qui relève d’arguments s’y rapportant :En cas de difficulté à vous remémorer les notions répondant au sujet, cette vidéo sur l’antibiorésistance peut s’avérer très utile.
- pour l’exercice type 2 sur la mucoviscidose :
L’hérédité liée au sexe étant spécifiquement abordée en terminale, il ne vous sera pas possible, avec les seuls acquis de la classe de première, de prouver que le mode de transmission de la mucoviscidose n’est pas lié au sexe. Toutefois, vous pouvez toujours continuer votre entrainement à l’écriture des génotypes en vous plaçant dans le cadre d’une hérédité autosomale récessive pour montrer qu’elle n’est contredite par aucun des deux arbres.
Vous pouvez d’autre part :
– Rechercher une démarche logique répondant au sujet, en réfléchissant particulièrement au rôle joué par chaque document et aux liens entre les différents documents ;
– Identifier la (les) connaissance(s) à apporter ;
– Rédiger une conclusion soignée. Pour rappel, cette dernière ne doit être ni une coquille vide, ni un recopiage de l’énoncé.
Les professeurs de SVT du lycée Richelieu vous souhaitent d’agréables révisions. Pour vous détendre, nous vous invitons à lire cet article connexe qui rend compte du voyage géologique dans les Alpes effectué par vos prédécesseurs ... en attendant le vôtre, l’an prochain ! |
Image du logo par WikiImages de Pixabay